BERTRAND BELIN
Entre Johnny Cash et Alain Bashung, country et blues, Bertrand Belin (Grand Prix du Disque de l’Académie Charles-Cros avec Hypernuit) égrène nos ecchymoses d’une voix profonde, d’une âme sans triche. Salué par Les Inrocks comme l’un des meilleurs disques de l’année 2013, Parcs confirme un parcours d’exigence qui place le musicien lettré au firmament des héros de la grande chanson française.
Depuis son premier album éponyme paru en 2005, Bertrand Belin n’a cessé de gravir. En douceur et en profondeur, il perfectionne son art sonore et visuel, l’un n’allant pas sans l’autre. Il compose des paysages de vraie vie en faisant sonner les mots comme un poète digne de Rimbaud, de Jack London, de toute chose sans rapport avec le chiqué. D’où cette sympathie immédiate qu’il provoque avec des textes d’ombres lumineusement chantés, avec ce phrasé qui découpe chaque vocable à la lame. Bertrand Belin pense à tout sauf à mourir. Il nous embarque dans des images que l’on croit reconnaître. Elles sont semblables à nos essais, à nos zigzags, à nos hésitations. Elles nous parlent, comme un chuchotement à l’oreille, de nos victoires, de nos échecs, du doute qui propulse vers d’autres tentatives. Bertrand Belin est le confident. C’est l’allié parfait. Avec Cap Waller, son nouvel album qui sortira en octobre 2015, il indique une fois de plus la bonne direction, une route au bord de la beauté et de ses gouffres. Lorsque tout va mal, que tout nous tombe des mains, que l’on ne retrouve rien, il est celui, le seul dans un monde incertain, qui déclare que « ça va ça va ça va ça va… ». Cette insistance est plus que réconfortante. Elle suggère que la chanson est un remède.