LE PAS GRAND CHOSE
Surprise totale. Découverte inattendue, Johann Le Guillerm, artiste extravagant, personnage quasi légendaire alignant des créations sous chapiteau – car pour lui il n’est de cirque qu’à 360° dans l’espace circulaire de la piste –, se dévoile cette fois-ci sur scène, conférencier improbable et volubile. Un petit miracle pour ce mutique que nous connaissons bien ici, désormais il parle et son verbe est savoureux : » Je cherche le chemin qui ne va pas à Rome « , affirme celui qui veut » faire le point sur le point avant de faire le point sur le monde « . Affublé d’un costume cravate d’un autre temps, derrière son établi, alignant de drôles d’alphabets et de mystérieux graphiques, Johann Le Guillerm livre au public sa singulière approche du monde.
Détricotée, tournée sens dessus dessous, la réalité se dérobe à notre logique pour se montrer dans ses mystères et ses incongruités. Absurde, loufoque, poétique, cette conférence, qui n’a de sérieux que l’apparence, bouscule nos convictions, passe outre nos croyances et met à mal notre rationalité. Ce n’est pas scientifiquement prouvé mais on l’affirme tout de même : une certitude qui vole en éclat c’est un peu d’imaginaire qui s’engouffre.