L’Homme à tête de chou – Annulé
Cette représentation sensuelle dit, en creux, deux absences : celle de Serge Gainsbourg, auteur des chansons qui forment le livret, celle d’Alain Bashung qui les interprète et dont la voix enregistrée jaillit avec une rare puissance de feu. Le spectacle, chorégraphié par Jean-Claude Gallotta, est un récit prenant où s’entremêlent les mots et la danse. Il nous ramène vers Marilou, femme aimée sans retenue, passion incandescente qui obsède l’Homme à la tête de chou. Au centre du plateau, la lumière se fait sur une chaise vide renversée sur le sol. Entre un danseur qui la redresse. Puis un second qui la frôle de ses bras. Puis une troisième, qui l’enlace, une quatrième, et ainsi de suite à douze reprises, soit le nombre exact d’interprètes. Il y a des hommes et des femmes. Ils forment des couples, s’alignent, s’allongent, se lèvent, bondissent, font valser chemises et teeshirt, s’enlacent, se repoussent. Lorsque la voix de Bashung résonne, un frisson gagne l’assistance. Jean-Claude Gallotta s’y entend pour créer l’émotion. Avec lui, l’organique règne en maître. C’est de la danse à l’état brut. Créé en 2009, recréé dix ans plus tard, L’homme à tête de chou n’a pas pris une ride.