MARTIN EDEN

Marilyn Leray adapte le roman de Jack London pour dire la terrible et inexorable force du déterminisme et des assignations sociales.

Issu de la classe populaire d’Oakland, Martin Eden est marin et bagarreur. Quand il croise la route d’Arthur, fils de bonne famille, une amitié se lie. Martin devient aussi fasciné par la société qu’il découvre – avec ses codes qui lui restent inconnus – que par les usages qui la régissent et les individus qui la peuplent. Pour séduire Ruth, la petite sœur d’Arthur dont il tombe éperdument amoureux, il n’aura de cesse de s’élever, socialement et culturellement, pour rejoindre les rangs de ce monde qui n’est pas le sien. Par là même, il découvrira sa vocation d’écrivain. Mais peut-on impunément tenter de déjouer les déterminismes sociaux ? Le prix à payer pour renier ses origines semble démesuré. Martin Eden est réputé être le chef-d’œuvre de Jack London. Dans ce roman paru en 1909, que d’aucun décrivent comme d’inspiration largement autobiographique, l’écrivain américain analysait, à l’aune d’une vie d’aventures et d’explorations diverses, le désenchantement ressenti face à une élite idéalisée.

Autour de la relation qui lie Martin et Ruth, la metteuse en scène Marilyn Leray traite aussi en filigrane de toutes les assignations de genre, d’âge, de milieu culturel… : « travailler sur la complexité des rapports, à savoir d’où on parle, de quel endroit, intime et social, nous aimons ».